Qualifiée pour les quarts de finale d'un grand tournoi pour la première fois depuis 2006, l'équipe de France a rempli son objectif. Son bilan reste toutefois décevant.
Par l'image globale renvoyée à l'extérieur, les deux sont liés, mais évacuons d'entrée le comportement déplorable une nouvelle fois affiché par certains joueurs - et particulièrement Nasri - pour ne s'attarder que sur la performance sportive. Deux ans après sa prise de fonction, Laurent Blanc a mené à bien l'objectif qui lui a été fixé. Pour la première fois depuis 2006, les Bleus ont gagné un match dans une phase finale et franchi le premier tour d'un tournoi majeur. La notion de progrès reste toutefois relative. Certes, l'équipe de France n'a pas à rougir d'avoir été éliminée par «la meilleure équipe du monde», dixit le sélectionneur. Mais elle aurait très bien pu s'épargner un tel adversaire si elle avait fait ce qu'il fallait quatre jours plus tôt face à la Suède (0-2).
Contre l'Espagne, le sélectionneur a même abandonné ses principes au prétexte que son équipe n'était pas en mesure de rivaliser avec son adversaire sur le plan de la maîtrise technique.A l'heure des bilans, et malgré quelques rares satisfactions individuelles, celui des Bleus s'accompagne d'abord d'une déception légitime. A l'exception d'un match porteur d'espoir mais finalement trompeur face à l'Ukraine (2-0), le projet de jeu souhaité par Blanc est resté une vague illusion. Contre l'Espagne, le sélectionneur a même abandonné ses principes au prétexte que son équipe n'était pas en mesure de rivaliser avec son adversaire sur le plan de la maîtrise technique. Pour espérer aller plus loin, et accessoirement retrouver l'adhésion de leur public, les Bleus n'ont même pas pu s'en remettre à leur star présumée : Karim Benzema. Le Madrilène restera le seul grand attaquant de cet Euro à ne pas avoir marqué. A son actif seulement : deux passes décisives face à l'Ukraine. C'est insuffisant.
Cabaye s'est affirmé
Dans ce toujours aussi vaste chantier de la reconstruction, quelques motifs d'espoir tout de même : même s'il ne s'est pas montré décisif, Ribéry a retrouvé un niveau conforme à celui qui est le sien au Bayern. Une attitude plus louable également. Cabaye s'est affirmé dans le coeur du jeu au point de se révéler aujourd'hui indispensable. Quant à Koscielny et Clichy, ils ont donné des garanties dans un secteur où les Bleus - deuxième meilleure défense des éliminatoires - n'en ont pas eu assez pendant l'Euro à l'image d'une charnière Rami-Mexès bien trop fébrile. Pour ne pas passer à côté de la Coupe du monde 2014 - et s'il reste en poste - c'est vraisemblablement sur eux que devra s'appuyer Laurent Blanc. Dans un groupe de qualification où figurent la Biélorussie, la Géorgie, la Finlande, mais surtout l'Espagne, la marge d'erreur sera nulle.
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